Publication date: 28/07/2022

English

Le rendez-vous prévu aujourd’hui entre le président français Emmanuel Macron et le prince-héritier Saoudien Mohammed ben Salman est une gifle au visage des victimes de violations des droits humains et un message dangereux et éhonté de réhabilitation du prince-héritier. Cela représente un phénomène contre lequel la classe politique mondiale doit lutter.

Mohammed ben Salman doit se rendre à Paris le jeudi 28 juillet 2022 pour un dîner de travail avec le Président Macron d’après une annonce de l’Élysée. Ceci marquera la deuxième visite du prince-héritier dans un pays Occidental depuis l’assassinat commandité du journaliste du Washington Post, Jamal Khashoggi. Sa précédente visite en Occident ayant eu lieu en Grèce lundi.

Le Président Macron s’est joint aux appels internationaux demandant justice suite à l’assasinat de Khashoggi et la répression contre la liberté d’expression en Arabie Saoudite. Il n’en a cependant pas moins été le premier dirigeant occidental à rencontrer le prince-héritier depuis l’assassinat, lors d’une visite officielle dans le Golfe Arabique en décembre 2021. Depuis cette visite, d’autres dirigeants ont suivi et les visites d’États en Arabie Saoudite ont repris. Cela fut notamment le cas du Premier Ministre britannique Boris Johnson en mars 2022 et du Président américain Joe Biden début juillet.

Plutôt que l’obtention de concessions réelles sur les droits humains, ces visites ont servi à renforcer la classe dirigeante saoudienne. La visite de Johnson a coïncidé avec l’exécution de 81 personnes le 12 mars 2022, la plus importante exécution de masse dans l’histoire moderne saoudienne. De plus, lors de la récente visite de Joe Biden, l’ancien Ministre des Affaires Étrangères, Adel Al-Jubeir, a été jusqu’à qualifier les dissidents de “terroristes” lors d’un entretien avec la BBC.

Alors que la pression internationale se fait de plus en plus faible, les autorités sont retournées à leur schéma habituel de répression, répression qui fait partie intégrante du système de gouvernance du prince-hériter. De nouvelles vagues de répressions ont ainsi eu lieu, menant à de nouvelles condamnations à l'encontre d’activistes saoudiens et la mise en danger de la vie de prisonniers de conscience. En 2022, les autorités saoudiennes ont déjà exécuté 120 personnes, plus du double de l’ensemble des exécutions en 2021. 

Qui plus est, si certains cas fortement médiatisés de défenseuses des droits humains et de prisonniers de conscience ont été libérés sous caution, ils restent sous un contrôle judiciaire strict et ne sont toujours pas libres.

La Directrice de la Communication et de la Recherche d’ALQST, Lina Al-Hathloul a déclaré : “L’annonce de la visite de Mohammed Ben Salman en France, juste après la visite de Biden en Arabie Saoudite, est un coup dur pour les activistes saoudiens. Plutôt que de soutenir les victimes des violations systémiques des droits humains en Arabie Saoudite, Macron préfère accorder une légitimité non-méritée au prince-héritier. Cela, au risque de laisser le champ libre à de nouveaux abus. Maintenant, plus que jamais auparavant, il est important que les autres leaders mondiaux attachés aux droits humains défendent leurs principes.”

Share Article
Ten years after his arbitrary arrest, NGOs call for Saudi human rights defender Waleed Abu al-Khair to be released
Monday, 15 April 2024 marks the tenth anniversary of the arrest of Saudi human rights defender Waleed Abu al-Khair, who is serving a 15-year prison sentence as a result of his peaceful human rights activism.
Saudi Arabia unfit for its new role as chair of UN gender equality body
ALQST for Human Rights believes that Saudi Arabia is unfit to take up its recent appointment as chair of the Commission on the Status of Women, the United Nations’ main forum for promoting gender equality.
New assault on freedom of expression, thought and belief as Saudi authorities put football fans on trial for chants
ALQST and partners release statement on members of Al Safa FC’s supporters association, due to appear in court for charges in relation to religious folklore chants during a football match on 24 January 2024.